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Mon rayon de soleil, Sharly, est décédé le 8 novembre 1998. Aujourd'hui, je suis une survivante et je me suis reconstruite tranquillement avec le temps. Je souhaite vous partager cette route rempli de larmes et de bonheur. Bonne lecture

Leçon

Ne trouvez vous pas que les plus belles leçons de vie nous sont apprises par les enfants ou les morts...

Il y a toujours un moment où l'enfant va nous sortir un truc qui est tout simple et nous renverse complètement, une vérité complètement sortie de nul part et qui est remplie de bon sens...

Ou encore on se rappelle une parole ou un geste d'un mort qu'on a connu et aimé autrefois et qui devient comme une lumière au bout du tunnel dans un moment difficile...

Il ne vous est jamais arrivé de vous demandé pourquoi... pourquoi eux et pas nous ?

Qu'est-ce qu'ils ont compris et qu'on ignore ?

C'est peut-être l'insouciance de l'enfance et le lâcher prise du mourant, peut-être le savez-vous vous ?

Ce que je crois moi c'est qu'il faut garder notre vie simple et arrêter de se poser pleins de questions, puisque la vérité avec un grand V est complètement et totalement simple.

Il faut profiter de la vie sans penser au lendemain. Il faut se croire invincible et capable de tout comme un enfant de 3 ans qui veut tout faire et tout réussir.

Il faut s'engager dans notre projet comme si c'était notre dernier, le vivre à fond comme si c'était le rêve enfin réaliser d'un mourant.

Je crois qu'il faut vraiment apprendre à s'arrêter dans la vie et juste profiter d'un gros câlin familiale, d'une maison finie de rangée, de la personne avec qui on est...

Mais surtout il faut s'arrêter pour être fier de nous, de la personne qu'on est et de celle qu'on devient. Il faut être fier du chemin parcouru, des épreuves qu'on a traversé, des erreurs qu'on a commise...

Parce que c'est ce qui nous a formé, ce qui nous a mené où nous sommes, ce qui a fait de nous ce qu'on est.

Et la vie c'est tout simplement ca, c'est nous. Il faut juste profiter simplement d'être en vie.


Sur ce, je vous souhaite une bonne journée

Merci de me lire ;-)

Ge
xoxo

Plein air....

Vous savez la vie m'a réservée bien des surprises....  des moins bonnes c'est certain, mais la majorité du temps des excellentes.

Ma plus grosse récente surprise de la vie et bien ca été le plein air.

Mais pour vous faire mieux comprendre je dois remonter loin dans le temps, loin... bien loin.

Enfant je vivais dans mon petit monde à jouer avec mes barbies et je ne sortais pas dehors ou presque. L'été, j'avais peu d'ami, je jouais surtout avec mes cousins, cousines et des voisins. J'ai joué au baseball un peu, j'ai jamais fait de natation parce que nous on avait une piscine et j'ai réussit à finir une saison de soccer de peine et de misère en me rendant à tous les matchs à reculons. Donc vous comprendrez que je ne suis pas une grande sportive et j'ai zéro esprit de compétition.

Mon expérience avec le plein air je la dois à mon père. Comme je suis le bébé de la famille et que je suis de huit ans la plus jeune j'ai eu la chance d'avoir mes parents pour moi toute seule pour bien des voyages de pêche ou de chasse. J'ai même fait bien des rides en quatre roues avec juste mon papa.

Je ne suis définitivement pas une chasseuse, sauf pour les mouches et araignées. J'aime le quatre roue, mais je n'en ai pas. J'aime encore beaucoup la pêche aujourd'hui, mais je n'y vais pas très souvent.

En fait, mes plus beaux souvenirs de plein air sont définitivement à la pêche avec mes parents. D'abord dans la chaloupe verte qui me faisait dresser la chair de poule au moindre contacte et par la suite dans la super bleue hi-tech avec un fond plat en tapis. Câline qu'elle était belle cette chaloupe. Mais j'ai des souvenirs aussi avec des bouillis qu'on mettait à cuire dans le presto à la fin du grosse journée sur le lac. Des déjeuners aux dorés qui se tordaient dans la poele tellement ils étaient frais. Des soirées de cartes et les longues heures en bateau sous la pluie...

Sauf que si j'ai des beaux souvenirs que j'aime encore me rappeler aujourd'hui, ce n'est pas à cause de nos prises ou des beaux endroits qu'on a visité. C'est à cause du plein air et juste de lui...

Voyez-vous le plein air ca changeait complètement mes parents. Son plus bel impact était sur mon père un homme excessivement sérieux et responsable. Il devenait tellement plus calme et disponible, il souriait littéralement. En plein air, on avait du temps et on en profitait. Ma mère ne courrait plus de tous les côtés et mon père m'apprenait toutes sortes de chose sur la nature et sur la vie. La vie s'arrêtait complètement et je pouvais enfin jaser avec mes parents. Parfois, j'avais même droit à des anecdotes de leur jeunesse. Sans le savoir à l'époque j'ai associé plein air et paix intérieure.

Adolescente, j'ai éprouvé quelques problèmes personnels et je me suis retrouvée dans un centre qui nous traînait en plein air 5 jours par semaine. J'y suis resté un peu plus d'un mois et j'ai goûté de nouveau à ce petit bonheur d'être en pleine nature. Particulièrement lorsque j'ai essayé l'escalade de rocher... mais l'idée de ce centre était de me faire cheminer et j'en ai profité pour mettre surtout de l'ordre dans ma vie personnelle en oubliant mon lien de plein air.

Comme jeune adulte ma mémoire est toujours déficiente dans ce domaine, parce que dans le fond, moi j'y connais rien au bois et je n'y vais pas sans mes parents...

Et puis l'horreur est arrivé. La nature et la vie en générale tout ca a pris le bord.

Il a fallu que je tombe malade (au pied du mur) pour me conscientisé à l'activité physique, à la santé en générale et à la vie avec un grand V. Après presqu'un an de gym sur des machines à me refaire une santé, je découvre que j'aime bouger. C'est comme si la gène du passé, la perte de la peur du ridicule m'a permise d'oser être moi-même. Je suis une maladroite. Je ne suis pas très bonne en coordination. Mais j'ai réalisé que j'étais lentement capable de réussir des programmes d'entrainement.

Mon chéri quant à lui décide de pousser plus loin et il me paie des cours d'escalade en gymnase sur des prises de plastique et c'est une révélation. L'escalade c'est mon sport. Je suis souple et j'aime travailler dur pour réussir mes objectifs, deux excellentes aptitudes pour cette activité.

Puis mon copain ose où je n'aurais pas osé et il m'inscrit à un cours d'escalade extérieur...

WOW !!!

Je suis tellement dans mon élément, la gestion de matériel, la roche, le soleil... le bonheur. Je suis bien au pied d'une paroi en famille ou avec des amies, c'est MA place.

Lorsqu'arrive les problèmes avec la compagnie (dont je ne vous ai pas parlé pour l'instant) et la chute de Ian dans le deuil (encore autre chose dont je dois vous parler), l'escalade a été notre refuge, notre salut. Cet été là il parait que c'était vraiment pas notre plus beau au Québec, mais je dois dire que pour nous, il a été magnifique parce que le soleil s'est pointé le bout du nez à toutes nos sorties de grimpe sans exception.... et croyez moi on a grimper très, très, très souvent.

Quand vient les 12 ans de Sharly (ca aussi je n'ai pas encore publié, mais ca va venir) et que je ressens un vide flagrant pour cette période qu'est l'adolescence que je ne partegerais pas avec elle... je dois faire quelque chose, je dois changer de vie. Plusieurs choses vont simultanément se produirent et je vais changer de branche complètement. Bye, bye l'administration et bonjour la relation d'aide. Mon deuil a assez évolué que j'ai envie de me plonger à fond dans l'émotion pour aider. J'ai envie d'être dans le vrai, l'humain, parce que le monde des affaires m'écoeure. Je m'inscrits donc à l'Université en toxicomanie.

Comme j'ai poursuivi au file des ans ma formation en escalade et que aujourd'hui je peux encadrer des groupes je vais me retrouver avec une belle opportunité d'emploi. Je me retrouve à remplacer le responsable plein air d'une maison de thérapie pour adolescent(e) toxicomane durant ses vacances. J'y trouve tout ce que j'ai de besoin dans ma vie à cet instant. Le plein air et l'adolescence. C'est certain que je ne m'imagine pas ma fille dans cette maison de thérapie, mais juste d'être avec cette jeunesse, cette rébellion intérieur, cet idéalisme de la vie ca me rempli complètement.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là...

1 an plus tard je me retrouve à faire un remplacement qui dure 6 mois. Je vais passer l'hiver à travailler dehors, beau temps et mauvais temps. À faire de la rando, du rappel, de l'escalarbre, du ski de fond, du snow (ca je suis vraiment poche, mais j'aime ca pareil) et j'en passe. À faire découvrir à ces jeunes une autre facette de la vie, leur faire ressentir cette espèce de paix intérieure qu'on peut vivre en forêt, les amener à se rendre au bout de quelques choses avec succès.

Et bien quand mon remplacement se termine à la fin avril, je ne veux plus travailler en dedans, je ne veux plus faire de plancher. C'est sûr que j'aime ca la job d'intervenante, mais ce que je veux dans le fond c'est le faire dehors, dans la nature. Il me semble que je suis tellement plus aidante quand je transmets ce que j'ai reçu de mes parents, quand je vois des yeux briller de fierté d'avoir réussi à se rendre en haut de la montagne et d'admirer la vue du sommet.

J'avais déjà prévu retourner aux études en septembre pour avoir de l'avancement à mon travail ou avoir simplement plus de poid lorsque j'apporte des idées pour changer des choses... mais là ca ne me tente plus. Nous sommes à la fin avril, je viens de terminer mon certificat en décembre dernier et je ne me vois pas me taper un 4 ans de conciliation travail, école et famille... NON

Et c'est là que le miracle c'est produit....

À la fin de cet été je vais m'embarquer dans la grande aventure. Je vais suivre la formation de Guide en tourisme d'aventure au Cégep St-Laurent. Une formation pratique avec diverses expédition durant 9 mois. Pour laquelle je ne peux concilier travail et étude, je dois juste étudier. Avec cette formation je vais vivre du plein air pour de vrai et tout le temps. Et le plus beau c'est qu'après, je vais faire ca pour gagner ma vie.

.....

J'aimerais vous faire comprendre, mais les mots sont insuffisants...

En fait aujourd'hui quand je suis dans le bois, c'est comme si je retrouve mon coeur de petite fille qui est avec son père qui a dont d'l'air heureux d'être là ici et maintenant. Dans le bois, je me retrouve donc obligée d'être heureuse là ici et maintenant moi aussi.

...

Si j'aurais cru en arriver là un jour...

C'est tellement dur à croire que ca m'arrive...

....

Je suis forcée de constater que j'ai encore des leçons à apprendre de la vie.

J'ai bien appris celle qu'il faut ne jamais rien prendre pour acquis, que tout peut nous être enlever sans avertissement.

Mais celle qui dit qu'il ne faut jamais mettre une croix sur un rêve, même le plus fou.... j'en ai encore bien du chemin a faire.

PLUS DE TOIT OU DE MUR POUR ME CACHER LE SOLEIL...

MERCI  LA VIE !!!

MERCI PAPA ET MAMAN D'AVOIR SEMÉ CETTE GRAINE EN MOI QUI ME NOURRIT ET ME REMPLIE !!!

Extrait d'un chapitre: "Vitamine D"

Ils viennent de sortir une étude sur la maladie de Crohn, dans laquelle ils croient que peut-être qu’un déclencheur de la maladie serait une carence en vitamine D et recommandent aux personnes à risque, notamment mes enfants, de prendre des suppléments de celle-ci.

Imaginez j’ai une maladie qui est peut-être due à un manque de vitamine D !!! Je ne sais pas si vous savez, mais la vitamine D, c’est la vitamine du soleil !!! C’est sur que j’ai eu une carence de la vitamine soleil. Je l’ai enterré mon soleil en novembre 1998 !!!

Comment vous expliquer ce que je ressens à la lecture de cette nouvelle…

Y’a pas de mot, juste une boule d’émotion partagé entre la colère, la peine et la peur. C’est sûr que sans la maladie, je n’aurais jamais réappris à vivre pour de vrai, mais… on s’entend que je m’en serais passé ou que j’aimerais m’en passer aujourd’hui.

C’est comme pour le siège d’auto mal installé, j’aurais aimé avoir une grosse peur et avoir encore ma fille avec moi. Tout comme j’aurais aimé avoir une grosse peur pour ma vie et avoir encore la santé. Mais non pas d’avertissement dans ce cas-ci juste la fatalité.

Ouf, un peu déprimant tout ça… voir même morbide un peu.

C’est que dès fois j’aimerais bien redevenir normal, pouvoir manger ce que je veux, faire des voyages sans stress, arrêter d’expliquer aux gens que je ne peux manger ci ou ca. Bon voilà j’ai finis ma petite phase d’apitoiement et je vais changer de sujet.

Une chose est sûre mes filles en manqueront pas de vitamine soleil dans leur vie je peux vous l’assurer !

Me semble qu’on serait dû pour un petit voyage dans le sud…


Extrait d'un chapitre: "Mémoire"

Ce soir nous avons écouté un film qui nous a renversé tous les deux. Je suis vraiment secoué comme je l’ai rarement été depuis les dernières années. C’est l’histoire d’un homme qui a tout perdu dans un accident d’avion. Il a perdu sa femme, ses trois filles et même son chien. C’est homme est dévasté, il est totalement et complètement dévasté. Il a tiré un trait sur tout ce qui peut lui rappeler sa vie, il s’est déconnecté de la réalité. Je vivais et je vis sa souffrance avec lui. Je retouche à toute cette détresse qui rend chaque souffle de respiration pénible, voir impossible. C’est tellement difficile d’expliquer en quelques mots toute cette douleur qui se bouscule, mais ce film la montré avec brio. J'aurais peut-être aimé moi aussi effacer cette perte de ma mémoire, mais pour ce faire j'aurais dû effacer ma fille, ce qui était absolument non négociable.

Au grand jamais je ne souhaite à personne de la vivre cette perte, c’est inhumain. Mais ma fille a fait parti de ma vie et j’en remercie le ciel aujourd’hui. Ce rayon de soleil m’a donné beaucoup et me donne encore énormément. Je ne serais pas celle que je suis sans cette présence dans mon cœur.

Ça mort ne m’a rien apporté, je n’ai rien gagné. Je ne vois rien de positif là dedans. J’ai perdu beaucoup, j’ai reconstruit certaine chose qui sont super solide et d’autre fragile pour toujours. Mais d’avoir eu le bonheur de la mettre au monde, de l’allaiter, de la voir faire ses premiers pas. De l’avoir entendu rire, entendu dire ses mots qui sont devenus des petits bouts de phrases. La première fois qu’elle a dit Maman. L’avoir soigné et veillé lorsqu’elle était un peu malade. De s’être amuser avec elle avec la ferme de Fisher Price d’avoir écouté une trentaine de fois le Roi Lion de Disney. D’avoir retourner aux études pour finir mon secondaire et entreprendre le Cégep pour lui présenter une maman avec un avenir. D’avoir quitté son père qui n’était pas adulte. De m’être retrouver seule en appartement, notre appartement à elle et à moi. D’avoir fait l’impossible pour mettre du pain sur la table. D’avoir voulu un vrai homme responsable pour être un modèle pour elle. Tout ça c’est merveilleux. Ça n’a pas de prix. Je ne pourrais jamais y renoncer. Ma fille m’a apporté beaucoup. Je remercie la vie de l’avoir mis sur ma route, même si la sienne a été trop courte.

Lettre à ma grande fille de 16 ans

Il est 5h44... nous sommes le 27 mars... le soleil se lève en cette belle journée, il n'y a pas de nuage... MERCI !!!

Il y a 16 ans aujourd'hui j'avais passé la veille et la nuit à longer les corridors d'hôpital à attendre ta venue.

Il y a 16 ans aujourd'hui sur la table d'accouchement j'entendais ton premier cri.

Que les années passent et je ne sais que penser...

Aux anniversaires de tes soeurs, je revis toujours la chronologie de leur vie...

À ton anniversaire... j'aimerais et je le fais, mais la tienne s'est arrêtée tôt... et moi j'ai continué sans toi.

Aujourd'hui je repense à tout ça, à tout ce que j'ai traversé et qui bientôt sera fini de publier.

Pour cette raison, j'ai décidé de t'écrire pour te dire que tu me manques énormément, j'aurais aimé que tu sois là avec moi aujourd'hui.

Ne t'inquiète pas je ne suis pas déprimée, mon deuil est paisible... c'est correcte comme ça.

Je suis simplement triste de ne pouvoir te serrer dans mes bras et de ne pas avoir d'image de toi à 16 ans.

Moi j'attendais impatiemment mes 16 ans pour prendre rendez-vous à la SAAQ pour mon permis de conduire, j'imagine que toi aussi tu aurais été impatiente.

J'aurais sûrement pleurer cette journée là. Pas des larmes de tristesse, des larmes de joie, de fierté et de bonheur... sûrement jusqu'à ce que je m'ennuie de ma voiture un peu, ;)

Peut-être que tu aurais un amoureux sérieux aussi, ouf ! Une étape difficile pour une maman je crois.

J'ai du réconfort quand même parce que maintenant je travaille avec des adolescents qui ont ton âge... j'ai la possibilité d'entrevoir réellement où tu pourrais être rendu selon ta génération.

Certainement une belle grande blonde qui se croit adulte, dans un corps de femme, mais qui a encore besoin d'une maman.

La semaine dernière, les jeunes à mon travail ont niaisé à chanter du Caillou. Eux aussi ont grandi avec ce super personnage absolument "parfait". J'ai tout de suite pensée à toi et à ta réaction lorsque tu as reçu ta poupée Caillou pour tes 2 ans. J'ai repensé à la cassette que je t'avais enregistrer... il y avait quoi 2 heures d'émission de plus ou moins 2 minutes chaque avec la même mausus de chanson.

Je suis vraiment comblée de notre nouvelle relation saine et d'avoir des petits coucous de toi comme ça de temps en temps.

Ce soir on va célébrer au restaurant en famille. J'imagine qu'on va faire notre traditionnel arrêt au cimetière. Peut-être que tu nous trouverais tellement pas rapport avec notre chanson... mais tu sais ma grande, les parents aussi parfois sont rebelles et ils aiment contredire ;)

J'espère aujourd'hui profiter du soleil et monter une montagne pour me rapprocher un peu plus de toi et sentir la chaleur du soleil sur ma joue, comme la douceur d'un bisou.

Je t'aime ma grande

Maman

xoxoxo



Extrait d'un chapitre: "Voyage de pauvres"

Depuis qu’on a la compagnie on a bien compris que pour avoir des vraies vacances, il ne faut pas que les cellulaires pognent… parce que les employés et les clients ont toujours quelques choses d’essentiellement important a demander qui ne peut jamais attendre.

Donc en juillet, avant que tout déboule pour l’entreprise on a décidé de se faire un voyage de pauvre, on n’avait pas vraiment d’argent, mais on avait vraiment besoin d’une pause à deux. Ma mère a accepté de garder les filles à la maison. Et pour la première fois, un exploit, je ne me suis pas opposé à me séparer de mes enfants durant 8 longues journées et 8 longues nuits… On a donc réservé une croisière avec nos miles air mile.

Je suis allée au cimetière avant de partir et j’ai demandé à ma grande de veiller sur ses sœurs. J’ai vraiment de la difficulté à partir sans mes filles, c’est comme d’agrandir mon vide. Il est déjà bien grand. Je dois le faire pareil, il le faut.

On est donc parti pour Miami un certain jour de novembre, où nous avons passé une nuit pour ne pas manquer notre départ en bateau du lendemain. J’ai été malade toute la nuit !!! C’est bien trop gras la bouffe américaine. Peut-être est-ce le stress de la séparation aussi… je ne sais pas. J’ai peur, mais rendu là je ne peux pas vraiment revenir. Une chance j’ai apporté mon portable, pour avancer mon livre un peu, ca va peut-être m’aider un peu à être moins dans le vide.

Avec mon régime c’était bien complexe de voyager, je croyais bien ne plus pouvoir revoir le soleil du sud, mais Jean nous avait arrangé tout ca pour que je puisse manger convenablement. La formule croisière était plus facile pour moi. On me préparait des menus spéciaux, absolument succulents. C’était problématique pour le dîner uniquement parce qu’au buffet, c’était bien difficile d’avoir du stock sécuritaire pour moi.

Dur pour l’orgueil, d’être sur un bateau de croisière et n’avoir pas une cent à dépenser… Mais câline que ca fait du bien d’être déconnecté. Je me suis vraiment ennuyé de mes filles, mais pas pantoute de mes employés, lol.

Et j’ai vu le soleil, en novembre en plus !!!


Extrait d'un chapitre: "11 ans"

Ce matin le soleil s’est levé pour le 11e anniversaire de Sharly. Cette nouvelle fête qu’elle ne célèbrera jamais me rend triste.

Ca me rend toujours triste.

J’ai fini plus tôt à mon travail et nous nous sommes rejoints toute la famille sur sa pierre tombale. Avant je prenais toujours congé cette journée là…

Le temps passe et nous évoluons tous dans ce deuil… une partie de moi l’accepte très bien et une autre éprouve encore un peu de colère. La colère est presque toute dissipée, mais on dirait que j’aime en garder encore un petit bout, ca me réconforte je crois.

Pour cette journée, il fait beau, le soleil est une fois de plus au rendez-vous. J’ai allumé 11 bougies.

Nous les avons laissées brûler un peu pour elle. Les filles et moi nous lui avons chanté bonne fête. Nous avons soufflé ses bougies.

Elle serait peut-être aussi grande que moi aujourd’hui, et commencerait à devenir un petit bout de femme.

 ‘’ Je t’aime ma grande et bon anniversaire, xxx’’

Extrait d'un chapitre: "Coupable"

Je vous ai parlé de mes lectures sur le trouble d’attention… j’ai vu noir sur blanc Magalie, mais j’ai vu Ian aussi.

Ian a beaucoup de difficulté avec le diagnostique de Magalie. Voyez vous il est presque impossible d’avoir un enfant TDAH sans avoir un parent TDAH… Comme Magalie est le portrait de son père… vous suivez l’idée j’imagine.

Nous sommes allés, au grand regret d’Ian, à une conférence sur le trouble d’attention chez l’adulte.

À cette rencontre, où on a beaucoup appris du problème qui est différent de chez l’enfant ou l’adolescent. Il y avait une étudiante en neuropsychologie qui recherchait des personnes pour passer son nouveau test diagnostique fait spécialement pour l’adulte. Elle effectuait un test conventionnel et son test à elle pour en valider la fiabilité. Comme dédommagement elle nous remettait un rapport de son diagnostique à remettre à notre médecin si nécessaire.

Nous avons joué les cobayes et passer son test tous les deux… 

Je ne peux vous parler pour Ian, mais ce que je peux vous dire c’est que j’ai vu mon mari tombé à partir de ce moment là, j’ai vu de la colère, de la rage. Les résultats ont fait boule de neige, jusqu’à ses parents. Mon chéri à moi a le TDAH. Et il a pris ca dure.

Il a choisi de se faire soigné et de prendre des médicaments et autant pour Magalie ce fut le début d’un jour nouveau, autant pour Ian ca été la fin de quelque chose.

Je ne sais pas comment il en est venu à cette conclusion, mais ce qu’il a compris c’est que s’il avait été diagnostiqué avant, et médicamenté plus tôt, Sharly serait toujours en vie. Il s’est condamné de la mort de ma fille. Il a plaidé coupable sans aucun chef d’accusation.

Ce fut difficile, très difficile. Voyez vous Ian a compensé ses difficultés d’attention avec brio, mais il avait une fatigue mentale constante.

Je me rappelle à nos débuts lorsque qu’il a commencé son nouveau travail, dès son retour il s’endormait avant le souper et pas juste une petite sieste, un épuisement complet.

Chaque nouvelle étape de notre vie lui demandait un nouvel effort mental, parce qu’il devait s’adapter et trouver des moyens de compenser ses lacunes, si je peux me permettre, mais il finissait par réussir.

Lorsqu’il a commencé la médication, vous auriez du voir l’énergie qu’il avait. Même sa façon d’embrassé n’est plus la même. Mais malgré tout se positif dans sa vie, il a sombré.

Mon deuil à moi allait bien et le sien a vraiment commencé.

Extrait d'un chapitre: "TDAH"

L’année scolaire est bien avancée, mais depuis les vacances de Noël rien ne va. Magalie pleure à tous les soirs. Elle se sent incapable, elle n’y arrive pas comme les autres et se sent comme la dernière des dernières…en maternelle imaginez !

Serait-il possible que ma fille de 5 ans fasse une dépression !!!

Pour avoir Magalie comme je vous ai dit je voulais une tannante, pas un ange, j’ai même souhaité un enfant qui aurait une longue vie à apprendre…

‘’ Qu’ai-je fait à mon enfant ? ‘’

C’est effectivement une tannante qui fait vraiment des niaiseries tout le temps. On passe notre temps à la chicaner, alors que ses deux sœurs sont plus tranquilles, mais il me semble que ça allait pas si pire depuis ses quatre ans. Mais là ma fille pleure à tous les soirs… à tous les soirs depuis janvier !! Elle veut même retourner à la garderie et ne plus jamais aller à l’école.

Elle a 5 ans et elle est en maternelle !!! Mon dieu ça ne se peut pas. J’ai mal au cœur de voir ma fille comme ça. Mon bébé à moi qui vit des difficultés comme ça, si jeune.

Je m’en vais rencontrer son professeur pour qu’elle travaille avec moi pour aider Magalie et voir du même coup à qui j’ai affaire, dans le fond peut-être qu’elle est responsable.

À mon arrivée dans la classe la professeur est vraiment contente que je sois là… humm, je trouve ça bizarre.

Je ne sais plus trop ce qu’elle m’a raconté, car ce fut une vraie douche froide pour moi. Mais en gros, selon elle, Magalie a des signes qui démontrent des difficultés d’attention et me demande d’en parler à son médecin.

‘’ Bon du Ritalin ! Elle veut asseoir ma fille qui bouge tout le temps ! ‘’

C’est sûr que Magalie est difficile, mais c’est Magalie, elle est comme ça. De toute façon son père était pareil enfant et il a très bien réussit dans la vie.

Aujourd’hui, c’est un vendredi et je m’en vais à la librairie… Je choisi un livre pour me renseigner sur le sujet.

Je l’ai lu en une fin de semaine.

‘’ Oh ! C’est ma fille, c’est mon mari ! ‘’

Même pas une petite ligne pour douter un peu… toutes leurs difficultés sont sous mes yeux, écrites noir sur blanc ! L’auteur explique le problème, que c’est comme pour un diabétique qui ne produit pas d’insuline, il y a quelque chose dans leur cerveau qui ne fonctionne pas bien et qu’avec le temps et la maturité certains finissent par compenser leur difficulté et réussir, comme Ian. D’autre non et vont toujours avoir des difficultés, certain vont devenir toxicomane, suicidaire ou développer d’autre forme de maladie mentale. J’ai un choc. Ce que je croyais connaître sur les enfants Ritalin est complètement faux.

Quand j’ai perdu Sharly, j’ai pris des antidépresseurs. Le choc du deuil à amener mon cerveau a abandonné la partie. J’avais zéro concentration, zéro mémoire, je n’y arrivais tout simplement pas. Je me rappelle que je devais étudier pour passer des examens spéciaux pour ne pas perdre ma session, mais c’était impossible d’étudier. J’ai du aider ma tête un peu avec les médicaments pour remonter la pente. C’est déstabilisant de perdre son cerveau et ça m’a pris un an pour regagner mes capacités, et ce fut absolument merveilleux de les retrouver. Je sais aujourd’hui que le cerveau c’est un organe comme un autre et qu’il a parfois besoin de médicament. Je n’ai pas de problème avec ça. Je l’ai vécu et je me rappelle cette détresse et ce manque total de pouvoir sur lui. Maintenant, je prends des médicaments à tous les jours pour aider mes intestins à faire leur travail et ne pas s’autodétruire eux-mêmes. Et même si j’essaierais de me résonner je ne peux pas contrôler mes intestins, comme je ne pouvais contrôler mon cerveau durant ma dépression.

C’est ce que vit ma fille quand je lui demande, ou même que je lui crie, qu’elle doit faire comme il faut, qu’elle doit faire attention, écouter. Je demande à ma fille de contrôler son cerveau à qui il manque un petit quelque chose. Je demande l’impossible à Magalie, elle n’a pas de contrôle la dessus !!!

Et ce n’est même pas moi qui a vu tout ça au départ, c’est elle qui a réalisé qu’elle n’y arrivait pas comme les autres.

‘’ Merci mon Dieu, j’ai une fille épatante ! ’’

La lecture de ce livre et de tous les autres qui ont suivi a complètement changé mon opinion sur le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). J’ai entrepris les démarches pour faire évaluer Magalie et ce fut le début d’un long processus.

Effectivement le docteur a confirmé le diagnostique, Magalie a le TDAH et nous avons commencé la médication et le climat à la maison a complètement changé.

De savoir que son enfant a un problème, ce n’est pas facile pour un parent. De travailler avec pour l’aider, c’est merveilleux ! Encore une fois l’espoir ! Avec l’espoir on arrive à tout faire.

J’avais depuis sa naissance accepté ses limites et difficultés, parce que dans un certain sens, c’est ce que j’avais souhaité enceinte… de façon égoïste, pour vaincre ma peur de perdre mon enfant j’ai souhaité un enfant difficile et j’ai accepté que ça la limiterait toute sa vie. Quelle horreur ! C’est pas une vie, ce n’est pas la vie que je veux pour mon enfant. On doit se battre et là maintenant il n’y a plus rien d’impossible pour elle, on va travailler ensemble et elle ira où elle voudra dans la vie.

‘’ Tu es une championne ma Magalie, une vrai de vrai championne. ’’

Ce n’est que durant l’été qu’on a enfin trouvé le bon médicament et le bon dosage…

Elle a passé l’été avec moi et je trouve difficile de bien choisir mes mots pour bien vous faire réaliser la belle Magalie que j’ai découverte. De connaître la réussite dans ses petits projets ça l’a transformée. Elle a gagné en confiance en elle et de voir ma fille s’épanouir enfin, pour moi sa maman, ce fut merveilleux. Quand nos enfants réussissent, c’est encore meilleur que notre réussite à nous. Autant j’avais des inquiétudes pour sa rentrée en maternelle, autant là j’avais confiance pour la première année.

Les médicaments n’ont pas fait tout le travail, ils lui ont juste donner ce qui lui manquait pour aller chercher ce qu’elle avait déjà en elle et qu’elle ne trouvait pas avant.

Extrait d'un chapitre: "La maternelle"

Magalie vient d’avoir 5 ans. Elle va faire sont entrée en maternelle. Nous avons magasiné ses fournitures scolaires durant l’été.

‘’Merci mon dieu, ma fille va aller à la maternelle, sa vie va être longue et remplie, merci !!!’’

Je pleure de soulagement, comme si je venais de vaincre une grosse peur. Je sais que ma peur ne s’est pas réalisée et que je l’ai échappé belle, je suis réellement soulagée. Magalie va aller à l’école et prendre le fameux autobus jaune. Ma fille est rendue là…

Toutes les étapes que Sharly ne vivra jamais, je vais les vivres avec ses sœurs… Je ne peux pas dire que j’aime l’idée de ne pas vivre ses étapes avec Sharly, en fait ça c’est l’horreur, mais que puis-je faire d’autre que d’apprécier vraiment chacun de ses moments avec Magalie, Élodie et Janie. Elles sont vivantes et grandissent un peu à tous les jours.

‘’ Merci !! ’’

Je suis un peu inquiète quand même pour Magalie, elle est du mois d’août et elle est un peu trop jeune selon moi pour commencer maintenant. Je ne suis pas sûr qu’elle soit prête…


Extrait d'un chapitre: "Charlotte"

Magalie a maintenant 5 ans. J’aimerais bien lui offrir un petit animal qu’elle pourra câliner. Comme je suis allergique à presque tout ce qui est poilu… j’ai songé à une tortue, une souris, un oiseau mais ca aussi ca fait de la cochonnerie. L’animalerie me recommande de lui acheter un rat… Selon la dame, c’est un animal vraiment génial pour les enfants : « c’est des pacifiques, pas nerveux du tout, ca ne mord pas. » Donc, pour son anniversaire j’achète une ratte pour Magalie.

Charlotte a vécu avec nous un peu plus qu’un an. Les enfants l’ont adoré et nous aussi. Elle était grise et blanche et comme c’était une femelle elle n’est pas devenue trop grosse.

Puis un beau jour, elle a commencé à être malade, à avoir des tumeurs au niveau des glandes mammaires…il a fallu chercher très fort pour trouver un vétérinaire qui s’occupait des rats. C’est une denrée rare. De toute façon qui est assez fou pour payer 2 fois le prix d’un animal en consultation vétérinaire… moi. L’animal de votre enfant vous ne pouvez le laisser malade comme ça sans rien faire… Malgré les soins, la maladie qui la touche a empiré… elle souffrait beaucoup. Ses masses augmentaient tout le temps et commençaient à se nécroser.

Un matin lorsque je l’ai prise elle a crié, je lui ai fait mal sans m’en rendre compte malgré toutes mes précautions. Je l’ai remis dans sa cage et j’ai demandé aux enfants de venir me rejoindre.

‘’ Charlotte est trop malade on va devoir lui donner un médicament qui va l’endormir pour tout le temps.’’

‘’ Elle va mourir ?’’

Elles ont toutes réagit en même temps. Un flot de larme et de pleure de trois petites filles qui aimaient bien leur animal… et ne voulaient pas la voir partir. Et qui ne comprenait pas surtout.

Je me suis mise à parler du ciel et à leur expliquer qu’elle ne serait plus malade lorsqu’elle y serait. Puis, Sharly est venue sur le sujet.

J’ignore comment on en est venu là, mais spontanément elles se sont fait une idée et elles ont cessé leur larme. C’est Sharly qui allait prendre soin de Charlotte à présent et Charlotte allait lui tenir compagnie.

‘’ Nous on a été chanceux de l’avoir pendant tout ce temps, mais maintenant c’est au tour de Sharly de l’avoir avec elle.’’

C’était magique, elles ont partagé leur ratte avec leur sœur décédée et accepter son départ simplement. J’avais trois petites filles en larme une minute et la minute suivante elles étaient heureuses de s’avoir que leur sœur et leur Charlotte allaient être ensemble dorénavant.

Il est certain qu’elles ont pleuré par la suite à certaine période, mais l’explication et la justification que nous avions trouvé ensemble ce petit matin là les consolait facilement.

J’ai trois belles filles intelligentes, elles m’impressionnent vraiment. Avec les enfants c’est tellement simple leur conception de la vie, que je crois qu’il faut souvent les écouter et prendre exemple sur eux.

Extrait d'un chapitre: "Renaissance"

Je vais mieux. Ça fait maintenant 1 an que j’ai dit oui à la vie pour de vrai, que j’ai respiré à plein poumon l’air qui m’entoure complètement, totalement.

Je travaille à la maison temps plein pour notre entreprise et je sens ma santé revenir. J’ai l’impression d’avoir à nouveau de l’énergie.

J’ai ma fille avec moi tout le temps et mes yeux recommencent à briller de plus en plus souvent. Je ressens moins le besoin d’aller au cimetière, j’ai l’impression que mon vide est un peu plus rempli.

Je retrouve la foi en la vie. J’ai une belle vie.

Je prie lorsque j’allume ma chandelle et je demande à ma fille d’aider ses sœurs parfois. Je ne demande pas pour moi. Je demande à Dieu tel que je le conçois de me guider en pensant à Sharly. Je pense à sa sagesse, à sa douceur et je fais confiance.

Je sens que je franchi une étape de plus, combien m’en reste-t-il ? Je ne sais pas, mais ça n’a pas d’importance je me sens bien.


Extrait d'un chapitre: "Un ange à la maison"

L’histoire de la voyante me travail et franchement… je ne sais plus trop quoi en pensée.

Je suis contente de voir qu’elle a vu ma fille. Vous ne pouvez pas savoir le bien que ça me fait d’avoir une confirmation extérieur de la vie de ma fille. De savoir que je n’ai pas rêvé et qu’elle est toujours là quelque part.

J’ai commencé à allumer une chandelle le soir. J’ai acheté des petites rondelles blanches dans un petit contenant en aluminium, des petits réchauds je crois. J’ai sorti un chandelier des boîtes à Sharly, un ourson en verre qui décorait sa chambre.

Lorsque je l’allume je fais une prière. Ce petit moment me procure un bien fou. C’est comme lorsque je vais au cimetière. Je la sens avec moi. Mon vide se rempli de chaleur. Ma peur s’en va tranquillement, je commence vraiment a apprécié ces petits moments.

Ma fille est de retour à la maison, je la sens avec moi. Je lui parle lorsque le soleil se pointe dans ma fenêtre.

Je ne lui ai pas demandé de m’aider… je dois accepter son statut d’ange. C’est difficile d’accepter que son bébé a passé à une autre étape.

Ma fille se soucie de moi… mon Dieu que ça me touche. J’en ai les larmes aux yeux quand j’y pense.

‘’ Je t’aime ma grande ’’

Extrait d'un chapitre: "Un deuxième deuil"

Élodie se pose beaucoup de question sur Sharly. Nous avons dû ressortir les films et les photos. Elle a beaucoup pleurée, je crois qu’elle traverse la même étape que Magalie à pareil âge. J’imagine qu’à 3 ans elles doivent commencer à comprendre la mort. Elle doit vivre un genre de deuil puisqu’elle comprend maintenant qu’elle a existé pour de vrai.

Ian n’y comprends vraiment rien, il est même choqué de les voir pleuré ainsi une personne qu’elles n’ont pas connu…

Quant à moi, je me trouve ça difficile, mais puisque ce n’est pas la première fois je me sens moins démunie…

Extrait d'un chapitre: "10 ans"

Ce matin le soleil s’est levé pour le 10e anniversaire de Sharly.

Le soleil me fait tellement de bien, j’apprécie toujours sa présence, il réchauffe mon cœur, rempli mon vide. Malgré les années qui passent, il demeure mon meilleur contact avec elle.

Fidèle à notre habitude nous avons fait notre réunion familiale sur sa pierre tombale, j’ai acheté 10 bougies cette année. Difficile de les garder toutes allumées en même temps. Je lui ai apporté des roses, une pour chacun de nous. J’ai laissé les filles choisir leur propre couleur. Elle a eu droit à un exemplaire de toutes les couleurs disponibles. J’ai choisi la rose jaune.

Nous lui avons chanté bonne fête. Les filles trouvent ça bien drôle. J’ai remplacé les collants avec leur aide… elles en mettent encore vraiment partout, j’ai dû les arrêter pour ne pas que ca devienne une tapisserie.

Les filles font encore des câlins à la pierre tombale. Je commence à m’habituer de voir ce petit geste, mais il me dérange encore un peu.

Ian est parti avec les filles et m’a laissé seule un petit peu. Difficile de prendre le temps de sentir le soleil avec ses petites sœurs qui bougent et parlent sans arrêt. Magalie comprend, mais Élodie et Janie sont trop jeunes encore.

‘’ Bon anniversaire ma grande. Je t’aime ’’

Extrait d'un chapitre: "La voyante"

J’ai décidé d’allez voir une voyante avec la marraine de Sharly. Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais curieuse de voir si elle verrait ma fille. J’avais envie de voir si ma santé allait revenir.

Lorsqu’elle m’a vue, elle a su que j’avais une maladie au ventre. Elle m’a dit que c’est tout rouge au niveau de mon ventre. Elle m’a dit que j’avais un enfant qui était parti, mais qui allait revenir à la maison… que ça allait me faire du bien, m’apaiser.

Je lui ai montré les photos de mes filles et elle a eu peur lorsqu’elle a touché celle de Sharly. Je lui ai dit qu’elle était décédée. Ça l’a rassuré d’un sens, car elle la sentait toute froide. Nous nous sommes mis à discuter et elle m’a parlé des chandelles.

Elle m’a dit d’allumé une chandelle blanche pour ma fille, pour lui donner de l’énergie. Je crois qu’elle a senti mes réserves sur le sujet…

Elle m’a expliqué que ma fille était un ange qui pouvait m’aider aujourd’hui à guérir, car c’était son souhait que je guérisse.

‘’ Je ne veux pas que ma fille m’aide, c’est mon enfant, je suis sa mère ’’

‘’ Je veux qu’elle reste au ciel, dans la lumière, elle ne doit pas être avec nous ’’

‘’ Les anges n’ont pas d’âge, ta fille est bien et peut t’aider. Elle va revenir à la maison d’ici peu pour ça. Tu ne dois pas avoir peur de lui demander de l’aide, tu ne la retiendrais pas prisonnière. ‘’

‘’ Quand tu seras prête, ta fille te donnera son message, tu dois écouter tes rêves, c’est un moment opportun pour l’entendre.’’

Elle m’a dit que mon chum m’aime vraiment beaucoup. Que je dois lui témoigner plus d’affection. Il est clair que nous nous aimons passionnément, mais il a besoin d’être rassuré plus souvent que moi.

Elle m’a dit qu’Ian n’avait pas fini son deuil et qu’elle ne savait pas quand il le finirait, qu’il avait bien des choses à parler avant. Elle m’a dit que moi, j’étais sur la bonne voie.

Vous savez je ne suis pas une fervente de tout le surnaturel, je suis même parfois un peu incrédule. En fait, ça me fascine c’est sur, comme tout le monde j’imagine, mais j’ai aucune espèce de don. Je demeure ouverte simplement à ce que je ne vois pas parce que je me dis que je ne vois pas les molécules non plus, mais pourtant elles existent… alors je sors de cette rencontre remplie, apaisée et bien songeuse.

Extrait d'un chapitre: "9 ans"

Ce matin le soleil s’est levé pour le 9e anniversaire de Sharly… il est toujours là ce magnifique soleil.

‘’ Merci ! ’’ J’en ai vraiment de besoin.

Nous avons fait notre réunion familiale sur sa pierre tombale, j’ai allumé un numéro 9, je lui ai apporté des fleurs… Nous lui avons chanté bonne fête. J’ai remplacé les collants avec l’aide des filles… elles en mettent vraiment partout.

‘’ Je suis tellement fatiguée, ma grande… Je t’aime. Dire que tu aurais 9 ans aujourd’hui. J’aimerais tellement que tu sois là. ’’

Les filles font des câlins à la pierre tombale. Je ne sais pas si j’aime ça, mais… c’est quand même touchant.

‘’ Bon anniversaire Sharly, maman t’embrasse, Je t’aime ’’

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