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Mon rayon de soleil, Sharly, est décédé le 8 novembre 1998. Aujourd'hui, je suis une survivante et je me suis reconstruite tranquillement avec le temps. Je souhaite vous partager cette route rempli de larmes et de bonheur. Bonne lecture

Extrait d'un chapitre: "TDAH"

L’année scolaire est bien avancée, mais depuis les vacances de Noël rien ne va. Magalie pleure à tous les soirs. Elle se sent incapable, elle n’y arrive pas comme les autres et se sent comme la dernière des dernières…en maternelle imaginez !

Serait-il possible que ma fille de 5 ans fasse une dépression !!!

Pour avoir Magalie comme je vous ai dit je voulais une tannante, pas un ange, j’ai même souhaité un enfant qui aurait une longue vie à apprendre…

‘’ Qu’ai-je fait à mon enfant ? ‘’

C’est effectivement une tannante qui fait vraiment des niaiseries tout le temps. On passe notre temps à la chicaner, alors que ses deux sœurs sont plus tranquilles, mais il me semble que ça allait pas si pire depuis ses quatre ans. Mais là ma fille pleure à tous les soirs… à tous les soirs depuis janvier !! Elle veut même retourner à la garderie et ne plus jamais aller à l’école.

Elle a 5 ans et elle est en maternelle !!! Mon dieu ça ne se peut pas. J’ai mal au cœur de voir ma fille comme ça. Mon bébé à moi qui vit des difficultés comme ça, si jeune.

Je m’en vais rencontrer son professeur pour qu’elle travaille avec moi pour aider Magalie et voir du même coup à qui j’ai affaire, dans le fond peut-être qu’elle est responsable.

À mon arrivée dans la classe la professeur est vraiment contente que je sois là… humm, je trouve ça bizarre.

Je ne sais plus trop ce qu’elle m’a raconté, car ce fut une vraie douche froide pour moi. Mais en gros, selon elle, Magalie a des signes qui démontrent des difficultés d’attention et me demande d’en parler à son médecin.

‘’ Bon du Ritalin ! Elle veut asseoir ma fille qui bouge tout le temps ! ‘’

C’est sûr que Magalie est difficile, mais c’est Magalie, elle est comme ça. De toute façon son père était pareil enfant et il a très bien réussit dans la vie.

Aujourd’hui, c’est un vendredi et je m’en vais à la librairie… Je choisi un livre pour me renseigner sur le sujet.

Je l’ai lu en une fin de semaine.

‘’ Oh ! C’est ma fille, c’est mon mari ! ‘’

Même pas une petite ligne pour douter un peu… toutes leurs difficultés sont sous mes yeux, écrites noir sur blanc ! L’auteur explique le problème, que c’est comme pour un diabétique qui ne produit pas d’insuline, il y a quelque chose dans leur cerveau qui ne fonctionne pas bien et qu’avec le temps et la maturité certains finissent par compenser leur difficulté et réussir, comme Ian. D’autre non et vont toujours avoir des difficultés, certain vont devenir toxicomane, suicidaire ou développer d’autre forme de maladie mentale. J’ai un choc. Ce que je croyais connaître sur les enfants Ritalin est complètement faux.

Quand j’ai perdu Sharly, j’ai pris des antidépresseurs. Le choc du deuil à amener mon cerveau a abandonné la partie. J’avais zéro concentration, zéro mémoire, je n’y arrivais tout simplement pas. Je me rappelle que je devais étudier pour passer des examens spéciaux pour ne pas perdre ma session, mais c’était impossible d’étudier. J’ai du aider ma tête un peu avec les médicaments pour remonter la pente. C’est déstabilisant de perdre son cerveau et ça m’a pris un an pour regagner mes capacités, et ce fut absolument merveilleux de les retrouver. Je sais aujourd’hui que le cerveau c’est un organe comme un autre et qu’il a parfois besoin de médicament. Je n’ai pas de problème avec ça. Je l’ai vécu et je me rappelle cette détresse et ce manque total de pouvoir sur lui. Maintenant, je prends des médicaments à tous les jours pour aider mes intestins à faire leur travail et ne pas s’autodétruire eux-mêmes. Et même si j’essaierais de me résonner je ne peux pas contrôler mes intestins, comme je ne pouvais contrôler mon cerveau durant ma dépression.

C’est ce que vit ma fille quand je lui demande, ou même que je lui crie, qu’elle doit faire comme il faut, qu’elle doit faire attention, écouter. Je demande à ma fille de contrôler son cerveau à qui il manque un petit quelque chose. Je demande l’impossible à Magalie, elle n’a pas de contrôle la dessus !!!

Et ce n’est même pas moi qui a vu tout ça au départ, c’est elle qui a réalisé qu’elle n’y arrivait pas comme les autres.

‘’ Merci mon Dieu, j’ai une fille épatante ! ’’

La lecture de ce livre et de tous les autres qui ont suivi a complètement changé mon opinion sur le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). J’ai entrepris les démarches pour faire évaluer Magalie et ce fut le début d’un long processus.

Effectivement le docteur a confirmé le diagnostique, Magalie a le TDAH et nous avons commencé la médication et le climat à la maison a complètement changé.

De savoir que son enfant a un problème, ce n’est pas facile pour un parent. De travailler avec pour l’aider, c’est merveilleux ! Encore une fois l’espoir ! Avec l’espoir on arrive à tout faire.

J’avais depuis sa naissance accepté ses limites et difficultés, parce que dans un certain sens, c’est ce que j’avais souhaité enceinte… de façon égoïste, pour vaincre ma peur de perdre mon enfant j’ai souhaité un enfant difficile et j’ai accepté que ça la limiterait toute sa vie. Quelle horreur ! C’est pas une vie, ce n’est pas la vie que je veux pour mon enfant. On doit se battre et là maintenant il n’y a plus rien d’impossible pour elle, on va travailler ensemble et elle ira où elle voudra dans la vie.

‘’ Tu es une championne ma Magalie, une vrai de vrai championne. ’’

Ce n’est que durant l’été qu’on a enfin trouvé le bon médicament et le bon dosage…

Elle a passé l’été avec moi et je trouve difficile de bien choisir mes mots pour bien vous faire réaliser la belle Magalie que j’ai découverte. De connaître la réussite dans ses petits projets ça l’a transformée. Elle a gagné en confiance en elle et de voir ma fille s’épanouir enfin, pour moi sa maman, ce fut merveilleux. Quand nos enfants réussissent, c’est encore meilleur que notre réussite à nous. Autant j’avais des inquiétudes pour sa rentrée en maternelle, autant là j’avais confiance pour la première année.

Les médicaments n’ont pas fait tout le travail, ils lui ont juste donner ce qui lui manquait pour aller chercher ce qu’elle avait déjà en elle et qu’elle ne trouvait pas avant.

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