Isabelle Boulay a chanté une magnifique chanson avec beaucoup d’émotion écrite par Francis Basset qui a été un refuge pour moi. Un petit moment douillet, rien qu’à moi pour pleurer. Une pause où mon vide s’est rempli… de larmes, mais rempli quand même. Une chanson avec laquelle je me suis permise de crier, voir même, de hurler ma souffrance. Je vous en cite des grands bouts pour vous partager cette époque, ces émotions qui m’ont dévastée.
« Sans toi j’ai essayé de m’étourdir, de courir les plaisirs, sans toi, sans toi, mais c’était juste des confettis dans mes cheveux, j’avais les yeux remplis de larmes »
C’est exactement ma conviction de ma vie sans elle, rien que des confettis. Juste des petites rondelles de papier qui font sourire lorsqu’elles sont lancées et qui partent au moindre vent. Juste du superficiel qui n’assèche pas mes larmes, qui ne console pas ma peine. Je vis c’est sur, mais quelle vie ?
« Et je reste plantée là déracinée de toi »
Mon enfant c’est la chair de ma chair, je l’ai porté dans mon ventre. C’est tellement vide en moi, mon ventre est vide, mon utérus est inutile, mes seins sont vidés. Déraciner est un bien jolie mot pour dire l’horreur que je ressens en moi. Et comme les paroles le disent, je reste plantée là, je fais rien, je ne bouge pas… je subis et je ne peux rien n’y faire.
« Je suis un saule inconsolable, le plus désemparé des arbres »
C’est des mots qui qualifie tellement ma peine, je suis là sans ma fille et je ne veux pas de la vie sans elle, je me sens seule, tellement seule. Je ne vois pas comment je pourrais survivre à sa perte et j’en ai vraiment pas du tout l’intention.
« Mais qu’est-ce que ca peut faire l’amour, la guerre, Je t’aime, Je t’aime »
Ma fille est importante, le reste… je m’en fous complètement. La terre pourrait exploser et je serais juste contente de la revoir plus vite. Je ne souhaite pas de malheur, en aucune façon, mais… j’ai mal et elle me manque.
« J’ai des milliers de feuilles pour t’écrire, te parler de ma vie sans toi, te dire, te dire, te dire des mots qui voudront dire toujours, j’ai besoin de toi, si loin de moi, irremplaçable »
La psychologue m’a acheté un cahier avec des marguerites, une espèce de journal intime, pour que j’écrive à ma fille lors de mes visites au cimetière… Je n’ai jamais rien écrit dedans. Je le regarde dans ma table de chevet… je ne veux pas lui écrire, je veux la voir rire, la voir sourire.
« Toutes les bulles des champagnes de France, peuvent t’éclater là sous mes branches… sans toi c’est de l’eau, de l’eau salée des pleurs ».
Tout goute salé exactement, tout goute les larmes, tout est fade. J’ai de la peine. Je sais souvent je le cache bien, mais que pouvez vous y changer et surtout je ne veux pas vous en faire à vous aussi. Mais j’en ai beaucoup de la peine, mes yeux ne brillent plus, ils sont éteint. Les yeux des gens qui ont beaucoup souffert et qui souffrent encore ne sont pas pareil que les autres, il y a un petit quelque chose dedans d’impossible à décrire, mais je le reconnais quand j’en croise des yeux de l’horreur, de la grande déception, de la grande tristesse, de la souffrance pure, celle qui ébranle les valeurs de l’homme.
Merci Françis, merci Isabelle vous me faites du bien. Désolée si je me permets de vous tutoyer, mais… vous avez partagé sans le savoir tellement d’intimité que… j’ose.
MERCI !!!