Aujourd’hui je tourne la page sur une grande partie de ma vie.
J’ai fait les boîtes et les factures finales à mes deux derniers clients de comptabilité. Terminé pour moi l’administration, les payes et la tenue de livre. Terminé pour moi le travail le samedi soir ou le dimanche matin dans mon sous-sol. Mon ordinateur redevient un outil de divertissement et de plaisir, mon bureau va sortir des papiers et me montrer sa vrai couleur…
Depuis mon retour aux études en relation d’aide, j’anticipais ce jour avec beaucoup d’excitation, mais il était tellement loin et par moment tellement impossible à envisager. Finalement j’y suis. C’est vraiment particulier comme sensation, tellement agréable, je flotte.
En août dernier, je suis tombée malade, un simple virus inconnu rien d’alarmant, mais qui a duré presque 3 semaines et je ne suis presque jamais malade… mon corps me parle, je dois l’écouter. Je me suis donc remis en questions.
Une des premières questions, que je me suis posée, c’est pourquoi j’ai encore 3 clients de comptabilité qui ne se sont toujours pas placé ailleurs, alors que je travaille à temps pleins dans une branche totalement différente. Pourquoi, je jongle encore avec les horaires à essayer de tout concilier et que je m’épuise de la sorte. J’ai mal dans le cou, je suis toute bloquée au niveau des épaules, je fais de la fièvre, je ne suis pas capable de travailler, mon bureau me donne mal au cœur.
Et puis, j’ai osé donner ma démission comme travailleuse autonome et j’ai osé donner une date d’échéance à mes services. J’ai expliqué à mes clients que le 29 septembre 2011 c’était la dernière journée, la dernière paye, le dernier rapport mensuel, la FIN.
Cette fin c’est aujourd’hui !!!!
J’ai terminé mes dossiers proprement et je me suis respectée en disant non aux extensions. Mes deux clients en or n’ont pas tardé à faire leurs démarches et j’ai su me retenir de leurs en donner davantage. J’ai aussi mis des limites à mon client difficile et je suis bien décidé à les respecter.
La comptabilité m’a sorti la tête de l’eau dans ma première année de deuil en me permettant d’être une professionnelle à nouveau, de faire quelque chose de ma vie. Grâce à celle-ci j’ai reçu tellement de valorisation. Beaucoup de gens ont cru en moi, ils m’ont fait confiance et ils m’ont offert des belles opportunités de travail. J’ai vraiment été choyée dans ce domaine et je remercie sincèrement toutes ces belles personnes dans mon cœur.
C’est vraiment particulier que dans toutes ces années j’ai fait 4 retours aux études dans cette branche. Au départ au cégep et 3 essais à l’université et c’est quand j’ai finalement démissionné complètement du domaine que j’ai reçu mon diplôme tant attendu.
Mais je ne suis pas une femme de finance, je suis une femme d’émotion. C’est sûr que je suis forte dans les chiffres, mais ce n’est pas moi. J’ai besoin d’être dans le vrai, le concret, le naturel, l’HUMAIN.
Je me dirige donc vers l’inconnu en me faisant confiance dans mon travail et dans mes projets d’études. Parce que c’est déstabilisant, insécurisant, difficile… mais tellement plus vrai.
C’est quand même spécial que la vie m’a ramené à MOI.
Au départ je me dirigeais vers la relation d’aide lorsque Sharly est décédée et j’ai fermé cette porte à double tour dans le deuil. La vie m’a permis de l’ouvrir de nouveau en 2009, une surprise pour moi. Je n’ai pas finis mes études pour l’instant et probablement que je vais sûrement me promener encore au niveau professionnel. Mais j’y suis officiellement et complètement aujourd’hui et pas dans d’autres choses.
Mes épaules sont légères maintenant et mon cou a retrouvé sa flexibilité. Merci !!!