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Mon rayon de soleil, Sharly, est décédé le 8 novembre 1998. Aujourd'hui, je suis une survivante et je me suis reconstruite tranquillement avec le temps. Je souhaite vous partager cette route rempli de larmes et de bonheur. Bonne lecture

Extrait d'un chapitre: "Ras le bol"

Nous sommes en février 2004, ma maison n'a plus qu'un demi-toit. Nous logeons chez mes parents pour 2 semaines durant la construction de notre super 2e étage.

Mon chum n'aime pas le changement, il angoisse lorsque notre routine est chamboulée. Moi je suis enceinte jusqu'aux oreilles, j'ai Magalie (2 ans ½) qui me donne du fil à retorde, Élodie (1 an) qui est douce et tranquille comme Sharly et Ian n'est pas du monde.

Donc, notre maison est en quarantaine, nous sommes chez mes parents à 1h de Montréal où nous travaillons tous les deux...

Nous sommes à bout et mon chum me décourage vraiment. J'en ai assez je veux le quitter et c'est décider dès que c'est possible je le quitte. De toute façon je l'ai déjà fait avec Sharly, je ne vois pas en quoi avec 3 enfants sur les bras ça serait plus difficile....

Mais oui, ça va être difficile je dois travailler, je dois nourrir les enfants et je ne peux pas vendre la maison comme ça sans toit. Donc, je n’ai pas trop le choix, je finis la maison, j'accouche, je finis mon congé de maternité et bang je pacte les petits et je m'en vais... ou bien je change les serrures, lol. Voilà une chose de réglé et maintenant je vais faire ce que j'ai à faire et finir cette maudite rénovation de merde.

Bon, nous étions donc logé chez mes parents à voyager matin et soir ensemble pour le travail durant la rénovation de notre maison, lever à 5h retour à 19h.... dure sur le système tout ca. Je crois que je suis verte en permanence à cette époque. Une visite de routine chez mon gynéco, il n'aime pas trop mon teint et mes cernes.

- "Bonsoir Genevierge " comme il s'amuse à m'appeler.

- " Hum, hum pas joli, joli... le col à décider de commencer le travail, madame vous êtes à 3 centimètres avec un effacement à 50%. Qu'est-ce qui ce passe dans votre vie ? À 5 mois de grossesse c'est pas bon tout ca, va falloir prendre du repos. "

Je crois que c'est à ce moment que j'ai dû pleurer....

‘’Qu’est-ce qui se passe dans ma vie ? ’’ me suis-je demandé à moi-même.

‘’ Tout !!! Je crois que la seule solution est de me séparer. Je n’ai plus de maison vivable. Le terrible two m’énerve. Je n’ai pas deux secondes pour réaliser que mon bébé bouge dans mon ventre et de voir que ma petite dernière grandi trop vite.’’ Tout ça déboule dans ma tête à toute vitesse.

Le docteur n’a pas eu droit aux grandes explications, que des larmes pour lui…

Ce qui ma valu un arrêt de travail forcé pour travail prématuré.

‘’ Merci mon Dieu ! ’’

Cet arrêt de travail nous a permis de souffler un peu et de calmer mon amoureux. Et oui, j’ai bien dit mon amoureux, parce que parfois lorsqu’on est fatiguée on est bien désespérée… ce qui était effectivement mon cas.

J'ai pu me consacrer aux enfants présents et à celui en devenir. Aider pour la rénovation avec modération évidemment.

Le toit s'est terminé, les murs se sont isolés et nous avons pu retourner chez nous. Avec une demi-cuisine, des planchers en press wood, le four dans la cuisine, le frigo dans la future chambre d'Élodie... et de la poussière de gypse partout !!!

Nous avons dormi au sous-sol durant 2 mois le temps que les travaux avancent un peu. On a commencé par le rez-de-chaussée: mettre le gypse sur les murs, les primer, faire les planchers, poser les portes et peinturer les chambres des deux filles...

Nous avions enfin 2 pièces de finies, wow !!! 3 en comptant la salle de bain intacte au départ. La seule et unique pièce non touchée par les rénovations.

C’est vraiment merveilleux d'avoir une chambre avec des murs peints, un plancher et une porte, du bonheur à l’état brut.

Donc, ayant fini les chambres des filles nous avons avancé le plancher du salon pouvoir sortir de notre sous-sol enfin et y mettre notre lit. Après 2 mois à dormir dans la noirceur complète au sous-sol enterré sous les boîtes et les meubles. C’est avec bonheur qu’on a dormi en plein salon à côté de la grande fenêtre sans rideau.

Bref, nous n’avons tranquillement pas vite à coup de travail tard le soir et de fins de semaines éprouvantes rendus la maison vivable avec une chambre pour nous au 2e, tout juste à côté de celle de bébé. Nous n’avions toujours pas de porte à notre chambre, mais… un plancher et des murs peints. Chacun avait sa place et nous devions préparer la venue du 3e bébé.

En mai, nous avons donc tout arrêté pour prendre une pause et se reposer un peu. La maison était loin d’être finie, mais nous en avions ras le bol comme on dit.

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