L’histoire de Sharly a été médiatisée et a touché beaucoup de gens. Le salon funéraire a été rempli de gens durant toutes les journées de services. Il y avait des fleurs et des témoignages de sympathie partout. Certaines personnes ont été incapables de se rendre au salon.
Moi j’ai resté au pied du cercueil de ma fille tout le long, sans versé une larme et je n’arrêtais pas de lui toucher. J’avais besoin de lui toucher, de touché sa petite main, de caresser sa joue, de flatter c’est cheveux ou de l’embrasser. J'ai immortalisé ce moment, comme celui de l'hôpital et merci mon dieu ces moments précieux sont encore avec moi.
Dans son petit lit blanc je lui ai laissé son ourson Teddy pour qu’il repose près d’elle. Ian lui a mis sa chaîne avec son initial à lui comme pendentif. Il y avait des photos d'elle partout sur elle. Des témoignages de sa vie.
Lorsque les gens sont parti à la fin du service, je me suis couché la tête sur sa poitrine et je lui ai parlé. Pour moi elle était encore là. J’ai replacé les souvenirs dans le cercueil autour d’elle, j’ai repris mes photos et j’ai laissé le responsable refermer la petite tombe. Nous avons suivi cette petite boîte toute blanche, jusqu’à l’église. Je ne l'ai pas quitté des yeux.
Durant la cérémonie, je n’ai rien vu d’autre que ce petit cercueil blanc, je revoyais encore le service de ma grand-mère avec son cercueil gris tellement plus grand. Il était inconcevable que ma fille, ma propre fille, soit là dans cette boîte massive…. On m’a dit que j’ai pleuré, la marraine de ma fille était à mes côtés avec Ian, tandis que mes parents étaient au banc en arrière de moi. Mon père me tenait les épaules avec émotion et je me rappelle que les gens étaient très émus. Le reste est flous aujourd'hui, il ne me reste que ça et c'est le plus important.
J’ai demandé au curé de faire jouer ‘’ La vie est si fragile ‘’ de Luc de la Rochelière à la fin du service. Je ne voulais pas passé à côté de cette réalité de vie si fragile qui touche tous les gens de tous les milieux. J’avais besoin de sentir que je n’étais pas la seule confrontée à cette dure réalité. Nous étions le 11 novembre 1998, une journée grise et froide, mais assez douce pour nous permettre de l’inhumer au cimetière. C’est incroyable d’être là au service de ma fille de deux ans, sept mois et douze jours. Elle qui était tellement vivante comme petite fille, elle arrivait dans une pièce et tout le monde avait le sourire. Elle était radieuse et dégageait une joie de vie et une énergie positive contagieuse. Un vrai petit ange de plus pour le ciel.
Chanson : Si fragile de Luc de Larochellière
Chanson : Si fragile de Luc de Larochellière