Je ne sais pas pourquoi, mais je suis prête maintenant à partager ce que j’ai vécu, à l’écrire noir sur blanc. Tout d’abord pour moi, pour me rappeler, me reconnecter avec mon deuil. Comme je vais mieux et que je crois que ma boucle c’est bouclée… je ne veux pas oublier, ni tourner complètement la page, je veux que tout reste encré en moi à jamais. Comme si c’était possible d’effacer tout ça. Longtemps j’ai voulu garder ma peine pour garder ma fille vivante. Aujourd’hui je n’ai pas besoin de mes larmes je me suis reconstruite une relation avec elle. Mais c’est agréable de pleurer encore.
Peut-être aussi pour aider d’autres parents, ne serait-ce que juste un. Si je me rends au bout de l’aventure évidemment. Ce que je sais c’est que je me sentais vraiment toute seule lorsque j’étais envahie par la peine. Selon moi, les livres sur le sujet écrient par des parents sont presque inexistants. Peut-être parce que je refusais tout ce qui pouvait me reconnecter à ma douleur, au vide, que j’en n’ai jamais vraiment cherché non plus. Qui c’est…
Là, maintenant, je vais me plonger dedans à plein et revivre l’horreur de sa mort, j’en ai de besoin, ca va me faire du bien. De plus, je crois sincèrement que dans toute cette montagne de souffrance j’ai une belle histoire rempli d’espoir à partager. Parce qu’aujourd’hui j’en ai de l’espoir, aujourd’hui je vis, je suis vivante, je fais confiance à la vie et mon ange est toujours là.