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Mon rayon de soleil, Sharly, est décédé le 8 novembre 1998. Aujourd'hui, je suis une survivante et je me suis reconstruite tranquillement avec le temps. Je souhaite vous partager cette route rempli de larmes et de bonheur. Bonne lecture

Extrait d'un chapitre: "Deuil"

Un certain dimanche en revenant du cimetière Magalie s’est mise à me poser bien des questions sur la mort, sur Sharly… vraiment beaucoup de questions.

Entre deux questions j’ai osé lui demandé si elle aimerait voir un petit film de sa grande sœur. Ses yeux se sont émerveillés et elle m’a dit :

‘’ ah oui maman je veux la voir ‘’

Il y a quelques photos de Sharly dans la maison et au moins une chez chaque membre de notre famille élargie. Les enfants ont bien vu son image et elles se sont fait une représentation personnelle de leur grande sœur. Sujet que je laisse totalement libre à mes filles. Il est évident que nous allons régulièrement au cimetière et quelques fois je les entends dire que Sharly demeurent au château (l’église). Ce qui me fait sourire, ah les princesses. Je leur réponds qu’elle est surtout dans leur cœur.

Donc, nous nous retrouvons à la maison et je sors la cassette des trois minis films que j’ai de Sharly. Il y en a un alors qu’elle était bébé à la fête de mon filleul, elle a environ 3 mois. Le deuxième c’est à pâques, elle a presque qu’un an et elle est chez ma mère pour la journée et joue avec les poupées qui sont encore chez leur grand-maman aujourd’hui. Le dernier c’est à sa fête de deux ans, c’est le seul film où on l’entend parler un peu. Elle a toujours été très gênée.

Ce film me touche beaucoup, mais je reste discrète pour ma fille.

Magalie a vu dans ce film sa sœur, mes également son cousin et ses deux cousines, elle m’a vu moi, elle a vu Ian. Je crois que ce fût le déclic dans sa tête l’élément qui lui manquait pour comprendre que Sharly n’était pas juste une image dans un cadre. Elle a existé pour de vrai.

De voir Sharly vivante ça lui a fait vivre de la colère, de l’injustice et de la peine, beaucoup de peine. Elle était choqué de ne pas pouvoir jouer avec elle, de ne pas la connaître. Magalie a pleuré beaucoup et elle a entamé un deuil. Ce fût une expérience vraiment troublante pour Ian et moi. Ce deuil c’est étiré dans le temps et j’ai encouragé Magalie à le vivre pleinement peu importe nos préjugés, car sa peine était vraiment sincère. Ian a eu plus de difficulté que moi, lui était un peu choqué de tout ça. Moi j’étais impuissante et émue, terriblement émue de voir ma fille pleurer sa sœur qui était déjà au ciel bien avant sa naissance.

Suis-je une mère égoïste et méchante de voir mon enfant pleurer et d’en retirer du bonheur, parce que ma première fille décédée vie un peu dans les larmes de Magalie.

Que je sois égoïste ou non, sa peine était réelle et je ne pouvais rien n’y faire. De toute façon j’avais porté cette peine également durant sa grossesse, peut-être qu’elle était encré en elle.

Lorsque sa peine s’est calmée et que son acceptation fût un peu faite elle avait tissé un lien privilégier avec sa sœur ce qui ne pouvait être que positif.

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